Il parait surprenant de s’intéresser à l’industrie du numérique lorsque l’on cherche à intégrer le développement durable au cœur des préoccupations publiques. Pourtant, malgré son empreinte écologique trop élevée, le domaine du numérique se révèle être un véritable compagnon de route pour la transition écologique. En effet, le numérique transforme nos manières de nous déplacer, de consommer et de produire, notamment au niveau des villes.
Pour penser une société plus « verte », il faut penser à ce que l’innovation numérique peut apporter à la transition écologique. De vraies stratégies de la part des pouvoirs publics sont à mettre en place pour faire converger ces deux grandes transitions actuelles.
Alors numérique et environnement sont-ils forcément deux notions qui s’opposent ou qui, au contraire, sont compatibles ?
Tout le monde en parle : il faut réduire l’empreinte écologique du numérique. Cette idéologie, bien que réelle, est limitée. Parce que le numérique est l’une des principales forces de transformation de notre époque, l’idée est de mettre la transition numérique au service de l’écologie, et d’aider les acteurs de l’innovation à agir de manière plus consciencieuse et délibérée.
C’est certain, les innovations technologiques ouvrent de nombreuses opportunités pour répondre aux défis environnementaux. Les multiples applications mobiles, objets connectés, capteurs, réseaux intelligents et autres innovations numériques ont déjà commencé à changer nos habitudes environnementales. Ils permettent par exemple :
De nombreux acteurs industriels se sont déjà emparés du numérique pour optimiser les systèmes existants et les rendre encore plus intelligents. Mais l’optimisation, sans être négligeable, ne suffira pas à répondre au défi écologique actuel qui nécessite de diviser notre consommation d’énergie par 2 d’ici 20501.
Parce qu’il permet de nouvelles manières de productions et de consommations, le numérique doit être considéré comme une réelle force de transformation et pas seulement comme un outil moderne d’optimisation.
Les innovations technologiques doivent être mises au service de la transition écologique. Nous pouvons en voir les germes à l’heure actuelle dans plusieurs domaines. Le numérique favorise par exemple l’essor des circuits courts alimentaires et permet d’écouler plus efficacement les stocks de produits frais périssables. Il facilite également le financement participatif des énergies renouvelables ou de l’agro-écologie. Il permet de partager des informations concernant les méthodes de conditionnements, l’origine, et les labels des produits alimentaires. Enfin, dans le domaine de la mobilité, il propose aux citoyens d’optimiser leurs déplacements : covoiturage, véhicule autonome, réunion à distance, travail de bureau en home-office.
Mettre le numérique au service de la transition écologique, ce n’est pas seulement promouvoir des méthodes de consommations intelligentes, c’est surtout utiliser sa capacité à bousculer les acteurs pour transformer les modèles de consommation et de production dominants.
La convergence de la transition numérique avec la transition écologique est bien évidemment, une responsabilité partagée : les acteurs privés doivent être en accord avec les politiques publiques.
Quelques acteurs privés engagés dans la transition écologique :
1 Selon la loi n°2015-992 du 17 août 2015 sur la transition énergétique