Les 16 et 17 mars derniers a eu lieu à l’ESITC de Caen, la 2ème édition du salon J’NOV, placée sous le signe de l’innovation numérique dans les métiers du BTP. La révolution numérique touche tous les secteurs et les métiers de la construction et du bâtiment ne sont pas en reste. Le BIM et le travail collaboratif par exemple, sont de véritables avancées dans le milieu de la construction. Revenons ensemble sur ces technologies et ces façons de travailler qui bouleversent le quotidien des ingénieurs BTP.
La maquette numérique, aussi appelée le BIM (Building Information Modeling), est un fichier numérique intelligent, représentant virtuellement une conception de bâtiment associée à des données factuelles. Cette technologie incontournable dans les métiers de la construction tarde à être adoptée facilement par les ingénieurs français.
De nombreuses entreprises ont développé des logiciels spécialisés permettant de créer des maquettes numériques intelligentes, pouvant être ensuite lues sur smartphone, tablette et modifiées sur ordinateur.
L’intérêt de cette technologie BIM ? L’intelligence de ces fichiers informatiques. Elle permet de retrouver sur une même maquette numérique les détails les plus importants d’une construction, appartenant à chacun des différents sous-traitants selon leur cœur de métier.
Ces données détaillées peuvent concerner :
L’utilisation de cette technologie par les différentes parties prenantes d’un projet de construction est en réalité plutôt faible. Avant d’imaginer une utilisation universelle du BIM, l’idée est d’abord de sensibiliser les différents sous-traitants pour instaurer progressivement dans les meurs une méthode de travail collaboratif.
Concrètement, comment peut fonctionner une maquette numérique si chacun des acteurs intervient sur un même fichier ?
Tout d’abord, chaque intervenant-concepteur doit posséder le même logiciel sur son poste de travail afin de pouvoir ouvrir le même fichier. Lors du travail collaboratif sur une maquette BIM, le logiciel crée à l’ouverture du fichier une copie locale, de la maquette sur le disque dur de l’ordinateur. C’est sur ce fichier local que chaque concepteur va pouvoir travailler.
Chaque concepteur doit se déclarer « propriétaire » d’un sous-projet qu’il aura préalablement créé sur la maquette numérique. Par exemple : sous-projet structure, cloisons, menuiseries, étage 1 etc. Si je décide de dessiner les cloisons, je dois me déclarer propriétaire de ce sous-projet en premier, et personne d’autre ne pourra intervenir sur ce chantier tant que j’y travaille.
Vient ensuite le moment de la synchronisation. Chaque concepteur synchronise sa maquette locale vers la maquette « centrale ». Le logiciel va donc copier toutes les nouvelles données du sous-projet dont le concepteur est propriétaire et les injecter dans la maquette numérique « centrale ». En parallèle, le logiciel charge et met à jour les nouvelles données des autres concepteurs sur la maquette commune, accessible à tous. La maquette devient donc un bien commun et grandit en temps réel.
Il reste encore quelques progrès à faire concernant la maquette numérique collaborative pour arriver à une réelle fluidité d’exécution, tant au niveau du développement que dans la conduite du changement. Nous pouvons imaginer qu’à terme, l’emploi de la technologie BIM sera rendu obligatoire pour les marchés publics et que des données encore plus précises seront intégrées aux logiciels de conception.
Bon à savoir : l’association Smart Building Alliance (SBA) a rédigé une charte d’utilisation du BIM, disponible gratuitement sur leur site internet.
Télécharger la en SBA_Charte_BIM.